“Une jeune fille qui va bien”, sublime
Rebecca Marder, Cyril Metzger © Jérôme Prébois
L’histoire d’une jeune fille juive, Irène, dans le Paris occupé de l’été 1942 est le sujet du nouveau film de Sandrine Kiberlain. Il raconte la vie d’une jeune femme qui veut vivre, découvrir le monde, vivre ses passions, ses amours et ses amitiés dans un monde qui tente à la brider. Une jeune fille de 19 ans comme les autres dans l’insouciance de sa jeunesse traverse des épreuves intenses avec l’intention de rester insouciante.
Premier long métrage de l’actrice Sandrine Kiberlain en tant que réalisatrice qui a fait le choix assumé de ne montrer ni croix gammées ni soldats dans ce Paris meurtri de l’occupation. Elle libère ainsi son héroïne de son époque, s’affranchir du réel pour raconter l’histoire intemporelle d’une jeunesse dans une période tourmentée.
Point de vu touchant qui veut s’attarder sur la vie et l’espoir, point de vu critiqué aussi par certains qui ont du mal à reconnaître cet effacement historique et le manque de tension du scénario.
Tout du moins, je trouve ce film touchant par le caractère optimiste d’une jeune femme qui se retrouve entourée de tourments et de sa famille beaucoup plus réaliste et défaitiste.
Sandrine Kiberlain nous autorise un nouveau point de vue sur un sujet qui a beaucoup été fait au cinéma avec une distribution d’acteurs époustouflants. Nous pouvons admirer une prestation lumineuse de Rebecca Marder accompagner d’un casting émouvant avec Françoise Widhoff, André Marcon et bien d’autres.
Ce film est aussi accompagné d’une bande son envoutante et d’une dernière scène d’une grande puissance.
Un film sensible et subtil , à voir.
Gabrielle Doublet
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